Sarkis aime investir poétiquement les lieux qui ont « vécu ». Il est donc parfaitement dans son élément dans cette ancienne base sous-marine, immense hangar industriel de 5 000 m2 cerné par les eaux.
Les œuvres dialoguent avec l’environnement, à l’image d’une grande structure tubulaire dans laquelle une lampe monte et descend lentement, comme une respiration, une courroie de transmission entre le ciel et la mer. Celle-ci est recouverte de plumes blanches, comme les vélos disposés tout autour, laissés à la disposition du visiteur qui peut maintenant partir en « balade », comme un oiseau flottant dans les airs. Le spectateur est en effet souvent sollicité, puisque la pièce Leave a Piece of Yourself, néon rouge et vert placé au centre d’une table, ne devient réellement œuvre d’art que s’il veut bien laisser quelque chose qui lui appartient.
L’exposition est aussi une réflexion sur l’architecture, la lumière et la musique, comme si l’artiste cherchait à révéler l’aura du lieu, sa dimension sacrée. Les vitres deviennent vitraux jaune, bleu et rouge, couleurs primaires, celles de Rietveld et de De Stijl qui hantent les lieux. Clou de l’exposition, dans une lumière rougeoyante, un carillon composé de douze troncs d’arbres s’élance verticalement et joue La Litanie pour la baleine de John Cage. Sarkis dit vouloir « animer » cet espace d’une légèreté, au-delà de sa massivité militaire. Pour lui, les cloches sont toujours annonciatrices d’un événement, celui des contraires enfin réconciliés.
Musée Boijmans Van Beuningen, Museumpark, 18-20, Rotterdam (Pays-Bas), www.boijmans.nl
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Sarkis le réconciliateur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°649 du 1 septembre 2012, avec le titre suivant : Sarkis le réconciliateur