Sa passion lui vient de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche. Samuel von Brukenthal a réuni des œuvres parmi les plus belles de toutes les écoles de peinture rassemblées dans un musée en 1817.
Tout commence par une très belle histoire d’amour. Celle de Samuel von Brukenthal (1721-1803), originaire de Sibiu en Transylvanie, et de l’impératrice d’Autriche Marie-Thérèse, qui s’éprend de ce jeune juriste venu parfaire son éducation à Vienne et qui représente sa région auprès du siège de l’empire. Très éprise de celui qui devient son favori, elle le nomme au poste de gouverneur puis chancelier, et lui offre de nombreux tableaux, principalement des œuvres de l’école flamande du xve au xviie siècle, en vogue à l’époque en Autriche. Parmi elles se trouvent des œuvres signées des plus grands maîtres, Jan Van Eyck (Portrait d’homme au chapeau bleu), Hans Memling (Portrait d’un homme lisant), ou encore Pieter Bruegel l’Ancien et Pieter Bruegel le Jeune (Le Massacre des Innocents).
Sensible à l’esprit des Lumières, le baron se passionne pour l’art et les différentes sciences et se met à collectionner les tableaux, les ouvrages et les objets. Il constitue ainsi l’une des plus prestigieuses collections d’Europe centrale, incluant quelque seize mille livres précieux, huit cents gravures, mille deux cents tableaux. Devenu gouverneur de sa terre natale en 1777, il quitte Vienne et transforme son palais en musée, l’un des tout premiers en Roumanie, pour partager avec son peuple les trésors qu’il a rassemblés.
L’exposition de Jacquemart-André
Prêtées pour la première fois depuis la création du musée, une cinquantaine d’œuvres sont l’occasion d’une exposition de grande qualité au musée Jacquemart-André, dont l’objectif est de faire connaître au public des collections privées méconnues.
De nombreuses écoles de peinture sont représentées (italiennes, hollandaises et allemandes du xve au xviie siècle), mais l’exposition laisse une large part à l’école flamande, qui sert de fil directeur. Grâce à un découpage thématique, on saisit facilement les spécificités de cette école, qui s’est construite à la fois sur le réalisme des portraits, une attention particulière à l’art du paysage, mais aussi une faculté inégalée à traduire et témoigner de la vie quotidienne des gens simples. Caractéristiques de l’école flamande, les scènes de genre (La Consultation de David Teniers) font partie des trésors de l’exposition.
Informations pratiques. « Bruegel, Memling, Van Eyck… La collection Brukenthal », du 11 septembre 2009 au 11 janvier 2010. Musée Jacquemart-André, Paris. Tous les jours de 10 h à 18 h, 21 h 30 tous les lundis. Tarifs : 10 et 7,5 euros. www.musee-jacquemart-andre.com
Rogier Van der Weyden à Louvain. Le peintre flamand est à l’affiche de l’exposition événement pour la réouverture du musée municipal de Louvain (Belgique). Né en 1400 à Tournai, il s’établit à Bruxelles en 1435 et devient le peintre officiel de la cité. Il a réalisé au cours de sa carrière de nombreuses peintures religieuses dont le fameux polyptyque à 15 panneaux du Jugement dernier de Beaune. Portraitiste, il travailla pour Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et pour la famille Sforza de Milan. Prochainement dans L’œil.
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Samuel von Brukenthal
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°616 du 1 septembre 2009, avec le titre suivant : Samuel von Brukenthal