Élaborer une rétrospective de l’œuvre de Mimmo Rotella n’est pas chose aisée. Sa pratique artistique a emprunté tant de chemins de traverses qu’il faut une grande rigueur d’esprit pour pouvoir restituer dans toute sa plénitude le parcours de cet artiste italien né en Calabre en 1918. L’histoire de l’art réserve habituellement une large place à ses décollages d’affiches qu’il réalise à une époque où, aux côtés de Raymond Hains et Jacques Villeglé, il participe aux expériences des Nouveaux réalistes. Cependant, sa carrière débute véritablement en 1945 au moment où il sort de l’Académie des Beaux-Arts de Naples. Il réalise alors, comme la plupart de ses camarades, des peintures abstraites fortement influencées par l’art français. Peu satisfait des résultats, il signe en 1949 son premier poème phonétique. Quelques années plus tard, à la suite d’un voyage aux États-Unis, il découvre avec fascination la puissance iconographique des images publicitaires. Il procède alors à ses premières lacérations d’affiches, notamment celles de cinéma avec leurs stars américaines. 1963 marque une autre rupture importante dans son évolution. Il produit alors des toiles émulsionnées, résultat d’un transfert d’images sur toile selon des techniques photographiques. Peu de temps après, avec Alain Jacquet et Pol Bury, il lance le Mec Art (mechanical art). Dans les années 80, il investit l’espace urbain en recouvrant d’un papier monochrome les campagnes publicitaires qui couvrent les murs de nos villes. Même si l’actuelle présentation des nombreuses facettes de cet artiste s’ordonne avec rigueur dans l’espace du musée, le public reste libre de tisser de multiples liens entre ces activités si différentes.
NICE, Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, jusqu’au 3 avril, cat. éd. Skira, 160 p., 140 ill.
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Rotella, de décollage en lacération
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Rotella, de décollage en lacération