Romy éternelle

À travers une pléthore d’extraits de films et de documents inédits (objets, photos, affiches, magazines, lettres, scénarios, dessins), tout Romy, solaire et torturée, est là, et c’est très émouvant. On ne se lasse pas de suivre un dispositif chronologique déclinant les grandes étapes de la carrière de l’une des plus grandes actrices du XXe siècle. Au sein d’une scénographie élégante, le spectateur a bientôt la curieuse impression de visiter une amie tant, comme le déclare la comédienne Diane Kruger dans le hors-série Studio Ciné Live, « on a presque le sentiment de la connaître ».

De ses débuts avec les bluettes chantilly de Sissi à ses rôles douloureux des années 1980, via Visconti, le mythique L’Enfer puis les portraits seventies de femmes selon Sautet, on est touché par sa vulnérabilité et impressionné par son jeu. Tout donner : telle était Romy. La preuve en images, à travers Les Choses de la vie, L’important c’est d’aimer, et Le Vieux Fusil, et en mots aussi. Dans la salle Claude Sautet, le visiteur tombe, ému, sur ces quelques lignes de la star adressées à son cinéaste fétiche : « Mon Clo. Moi aussi, je vais mettre tout mon cœur, âme, tripes, toutes mes forces, quoi… » L’émotion est intacte, car cette actrice sublime ne trichait pas, elle jouait avec ses entrailles.