Devenue synonyme d’illustration standardisée, mièvre et édifiante, l’image d’Épinal a autrefois été un moyen efficace d’instruction et de propagande, et constitue à ce titre un précieux témoignage de la fabrication du récit historique.
Le Musée de l’image, situé en face de la dernière imagerie spinalienne en activité, invite à découvrir et à décrypter ces images codifiées, souvent inspirées de la grande peinture. Sa nouvelle exposition est un voyage à travers notre histoire, imaginé à partir de la Galerie des rois et des reines de France dessinée en 1862 par Charles Pinot, un célèbre illustrateur formé dans l’atelier du peintre Paul Delaroche. Les cinq planches réalisées par l’imagier mettent en scène la première frise historique réunissant tous les souverains français accompagnés de leur reine respective : du mythique Pharamond à Napoléon III, Empereur des Français.Cette composition, abondamment copiée, est déchiffrée et confrontée à d’autres images populaires ayant forgé une vision idéalisée de l’histoire.
L’exposition fait aussi la lumière, souvent avec humour mais toujours avec rigueur, sur bon nombre de mythes et d’anecdotes sur nos souverains : la barbe de Charlemagne, les mésaventures du roi Dagobert, mais aussi l’origine de la comptine L’Empereur, sa femme et le petit prince. Enfin, en marge de ces histoires singulières, la manifestation s’intéresse également aux grands préceptes de la royauté, comme les regalia et les deux corps du roi, et démontre comment ces éléments immuables ont contribué à inscrire la royauté dans la continuité historique.
Musée de l’image, 4, quai de Dogneville, Épinal (88), www.museedelimage.fr
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Rois et reines de papiers
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°648 du 1 juillet 2012, avec le titre suivant : Rois et reines de papiers