Danseuse, actrice, cinéaste et photographe, Leni Riefenstahl est une femme d’une énergie exceptionnelle. Mais elle a mis sa passion pour l’esthétisme, la mise en scène au service du régime nazi. Première grande rétrospective dans la “nouvelle Allemagne”?.
POTSDAM. “Visiblement, personne en Allemagne n’a eu jusqu’ici envie de s’exposer aux attaques en travaillant sur un tel projet”, souligne la directrice du Musée du cinéma de Potsdam, Baerbel Dalichow. Leni Riefenstahl a filmé les grand-messes du parti nazi à Nuremberg en 1934 (Le Triomphe de la volonté), ou les Jeux olympiques de Berlin en 1936 (Les Dieux du stade). Ces images qui glorifient Hitler, les défilés aux flambeaux, le culte du corps sont projetées dans l’exposition. Auparavant, elle avait tourné des œuvres de fiction (La Lumière bleue), inspirées du romantisme allemand. Proche de Hitler et de son architecte en chef Albert Speer, Leni Riefenstahl fréquente sans complexes les allées du pouvoir. Après la guerre, elle est arrêtée par les forces américaines et françaises, brièvement internée, et tombe en disgrâce. Au début des années soixante-dix, elle connaît de nouveau le succès avec ses photographies sur une peuplade du Soudan, les Noubas, dont les corps sculpturaux renouent avec l’esthétisme des Dieux du stade. Elle est présentée à Tokyo, Rome et Milan, mais son exposition dans une galerie de Hambourg durant l’été 1997 déclenche de vives critiques. Née à Berlin en août 1902, Leni Riefenstahl vit depuis vingt ans sur les bords du lac de Starnberg, en Bavière. À 70 ans, elle a découvert la plongée. Depuis, elle photographie coraux et poissons et revient d’une expédition sous-marine en Papouasie Nouvelle-Guinée. “La mort ne me fait pas peur. J’ai connu tant de sommets et de gouffres, cela suffit pour trois vies”, dit-elle.
Jusqu’au 28 février, Musée du cinéma de Potsdam.
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Riefenstahl, le retour
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°73 du 18 décembre 1998, avec le titre suivant : Riefenstahl, le retour