Dédié à l’art italien depuis 1990, « Le futur derrière nous » constitue le contrepoint contemporain de l’exposition « Vita nuova » au Mamac, avec cette interrogation en guise de fil conducteur : qu’est devenu l’héritage des années 1970, décennie prometteuse d’un renouveau sociétal ? Riche d’une vingtaine d’artistes, le parcours évoque le « rendez-vous manqué » avec cette période d’effervescence politique et sociale bientôt submergée par la vague néolibérale des années Berlusconi.
Sur la photo en noir et blanc d’un sit-in à Florence est superposée une carte géographique de Luca Vitone où tous les noms de lieux ont disparu. Dans l’œilleton d’une longue-vue, l’artiste fait entrevoir une image de manifestation étudiante réduite à l’état de vignette. Une même désorientation est à l’œuvre avec le fanzine de Stefano Serretta, dont les pages inspirées de magazines underground obstruent les baies du centre d’art. Stefano Graziani et Claire Fontaine évoquent le travail du psychiatre Franco Basaglia à l’origine de la fermeture des hôpitaux psychiatriques et le bilan en demi-teinte de la loi 180 qu’il contribua à faire voter. À travers des maquettes et des collages, Bert Theis, artiste et militant, dénonce la gentrification à l’œuvre, notamment à Milan. Dans une dernière partie, Céline Condorelli, Marie Cool et Fabio Balducci pointent l’aliénation liée aux nouvelles formes de travail. Une exposition engagée et parsemée de fantômes, à l’instar des silhouettes floutées de Paolo Cirio saisies sur un célèbre moteur de recherche nord-américain.
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Retour vers le passé transalpin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°756 du 1 juillet 2022, avec le titre suivant : Retour vers le passé transalpin