L’art américain a longtemps tenu le haut du pavé sur la scène internationale. Les jeunes artistes réunis par Lynn Gumpert et présentés dans les salles de l’Arc à l’enseigne de \"La Belle et la Bête\" diront si cette suprématie perdure encore.
PARIS - Selon un schéma qui est devenu, ces dernières années, un cliché de l’histoire de l’art moderne, la génération de l’expressionnisme abstrait a fait de New York, au lendemain de la Deuxième Guerre, le centre du monde artistique. Le pop art, l’art minimal, le retour à la figuration, le post-conceptualisme du nouveau monde ont trouvé un écho profond dans une Europe à la traîne. C’est en tout cas ainsi que le marché et les musées ont provisoirement écrit l’histoire, assurant dans les esprits une incontestable suprématie des États-Unis d’Amérique. Si la dérive des continents est loin d’être stoppée, il n’est pas certain que l’écart continue de se creuser entre les deux façades atlantiques : inexorablement, le monde de l’art s’unifie.
Fascination pour le grotesque
Ce n’est pas un concept nouveau, en tout cas, qui a nourri la réflexion de la critique new-yorkaise Lynn Gumpert, commissaire de cette exposition à Paris. Après l’art trash d’un Mike Kelley, elle croit pouvoir diagnostiquer dans la dernière génération d’artistes un intérêt soutenu pour la beauté et le merveilleux, qui se mélange à une fascination pour le grotesque : phénomène que l’on a pu observer aussi dans les travaux de jeunes artistes français. La double référence du titre de cette exposition à Jean Cocteau et à Walt Disney peut faire craindre que le goût, dans toute sa relativité, ne triomphe sous les espèces décourageantes de la "belle bête".
La belle et la bête, Arc, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, du 6 octobre au 19 novembre. Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10h à 17h30, samedi et dimanche jusqu’à 19h.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°18 du 1 octobre 1995, avec le titre suivant : Retour à New York