Dire que Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) est tombé dans l’oubli serait un peu exagéré. Affirmer qu’il occupe la place qui lui revient de droit le serait bien davantage.
Car si Carpeaux demeure l’un des sommets de la sculpture, bien des voies restent à ouvrir pour en atteindre la cime, à la différence de Michel-Ange, que l’artiste plaçait au-dessus de tout. Il faut en effet remonter à 1975 pour voir son Pêcheur à la coquille, son chef-d’œuvre, placé au centre d’une rétrospective au Grand Palais. Il faut admettre que le tempérament de l’artiste a parfois éclipsé l’œuvre. Caractère emporté et violent, ce fils d’un maçon et d’une dentellière fut un être exalté et cyclothymique, l’archétype même de l’âme romantique qui oscille entre enthousiasme et abattement. Il faut donc féliciter Orsay de lui organiser aujourd’hui une importante exposition. Même si celle-ci a été placée au fin fond de la nef de l’ancienne gare, toute l’attention lui a été portée par Édouard Papet, son commissaire. Démonstration d’intelligence, l’exposition passe d’une œuvre à une autre, de son Ugolin au portrait du prince impérial, en passant par son projet de monument pour Watteau, en montrant par le détail le processus de création d’une sculpture, ses esquisses, ses plâtres, ses repentirs et ses éditions. Car si Carpeaux fut le sculpteur naturaliste de génie du second Empire capable, selon Dumas, de faire « plus vivant que la vie », il n’en fut pas moins un formidable chef d’entreprise qui perçut dans les éditions de ses œuvres le moyen de (se) survivre.
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Rendre justice à Carpeaux
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Abonnez-vous dès 1 €Musée d’Orsay, 1, rue de la Légion-d’Honneur, Paris-7e, www.musee-orsay.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : Rendre justice à Carpeaux