Le parcours de l’exposition de Renaud Auguste-Dormeuil (né en 1968) se veut « initiatique ». Un espace circulaire recouvert de terre brune disposée sur le sol ouvre l’exposition dans le vestibule du musée.
Invité à cheminer jusqu’à une petite table, le visiteur peut y écrire quelques mots sur un papier jetable dans un seau rempli d’eau. Ainsi disparaît la pensée immédiatement après sa formalisation. Le parcours se poursuit dans l’immense salle d’exposition du rez-de-chaussée. Violemment éclairées, sept propositions sollicitent le spectateur. Plusieurs millénaires de la mémoire du monde sont suggérés par la reproduction d’un fragment de tronc de séquoia. Sur les cimaises blanches, Blackout (2009-2013) propose une suite de panoramas de villes perçus derrière les fenêtres de chambres d’hôtel. « Le résultat est une cartographie abstraite, compréhensible grâce à la connaissance du processus qui l’a produite », fort bien expliqué dans le petit guide remis au visiteur.
« Si le temps est calculable, il est par essence irregardable », soutient Renaud Auguste-Dormeuil. Ironise-t-il ? Ne s’est-il jamais trouvé les yeux grands ouverts aux côtés d’un corps qui, après un ultime soubresaut, tandis que le regard se voile, se refroidit lentement ? Assurément, le silence éblouissant de la disparition n’est pas étranger à l’imaginaire de l’artiste. L’exposition s’achève dans une petite salle où, dès le seuil, un mince courant froid pénètre subitement tout le corps. L’œil découvre alors avec une infinie lenteur des inscriptions en braille égrainant les noms de code souvent fort poétiques donnés aux opérations militaires menées au XXe siècle par cinq grandes nations. Glaçant !
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Renaud Auguste-Dormeuil
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, place de la Libération, Vitry-sur-Seine (94), www.macval.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°663 du 1 décembre 2013, avec le titre suivant : Renaud Auguste-Dormeuil