Association inhabituelle de deux termes ? Il faudrait plutôt dire que la conscience de ce lien a été perdue peu à peu. Et c’est l’une des ambitions de cette exposition : réinsérer le culte des reliques, ces témoignages qui « incarnent » au plus haut point la foi chrétienne, dans la société messine à l’époque médiévale. Dans toute l’Europe, les reliques suscitent en effet une vénération passionnée. Saint Augustin déclare ainsi qu’« il ne faut pas mépriser et rejeter sans honneurs les corps des défunts et surtout des justes et des fidèles, ces corps dont l’Esprit Saint usa comme d’organes et d’instruments pour les bonnes œuvres ». Pour ces fragments, des foules entières se déplacent en pèlerinage. Héritages sacrés de la Foi, les reliques n’échappent pourtant pas aux convoitises, vols et âpres marchandages. Mais au-delà de sa dimension spirituelle, la relique donne à la communauté le symbole de son identité. L’exposition reprend cette thèse qui avait déjà été développée par Jean-Pierre Babelon et André Chastel. 140 pièces proviennent en particulier des trésors de l’abbaye de Saint-Arnoul et de la cathédrale Saint-Étienne. Concevoir une telle exposition, alors que l’on s’interroge actuellement sur les défaillances de notre société, montre que les marques du passé peuvent alimenter les débats du présent.
METZ, Musées de la Cour d’Or, 16 décembre-18 mars.
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Religion et cohésion sociale
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°522 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : Religion et cohésion sociale