Depuis huit mille ans, des objets de toutes sortes renvoyant l’image de l’identité ont été conçus et élaborés.
Des Pharaons aux Mayas, de la pierre polie au selfie, l’être humain se connaît, s’admire, s’interroge et séduit grâce au miroir. À cette surface lisse et idéalisée, il attribue des pouvoirs singuliers, alliant égotisme et magie. Deux cent vingt œuvres venues du monde entier prêtées par une centaine de musées et des collectionneurs privés offrent au visiteur, placé sous les auspices de Narcisse qui ouvre et clôt cette présentation, un voyage à travers l’histoire et les multiples modes de la réflexion. Du bronze patiné Tang à une gravure Renaissance, en passant par une huile de Delvaux, une photo de Gerhard Richter, un Nkisi fétiche du Congo et des extraits de films, les thèmes abordés permettent de saisir le rôle autant spirituel que matériel du miroir. Se faisant l’écho de cette relation privilégiée, le parcours propose aussi un parc des miroirs et un rétroviseur géant réfléchissant jardin et musée. Bluffant !
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°724 du 1 juin 2019, avec le titre suivant : Réflexions faites