En réunissant une cinquantaine de toiles et de pastels d’Édouard Vuillard, la galerie Bellier rend un bel hommage à l’artiste. L’exposition présente les différentes périodes du peintre et propose ainsi une petite rétrospective de son œuvre, sans doute la plus importante manifestation privée en hommage à Vuillard depuis les années 1960.
PARIS - “L’année Vuillard”, c’est ainsi que pourrait être surnommée l’année à venir, tant seront nombreux les événements consacrés à l’artiste. Le premier de tous est l’exposition monographique de la galerie Bellier, sans doute la plus importante manifestation privée en hommage au peintre depuis les années 1960. En mars 2003 débutera à Washington une grande rétrospective Edouard Vuillard, qui devrait ouvrir ses portes au Grand Palais le 23 septembre suivant. Elle s’accompagnera de la publication du catalogue raisonné de l’œuvre du peintre par Guy Cogeval, également commissaire de la rétrospective.
Depuis longtemps méditée, l’exposition de la galerie Bellier est un hommage que rendent Yann et Luc Bellier à un artiste qui fut l’ami de leur grand-père et le parrain de leur père. La famille Bellier, qui a partagé l’intimité du peintre, a défendu son œuvre pendant presque un siècle, et c’est avec la conviction de donner enfin à Vuillard la place qu’il mérite dans le paysage artistique du XXe siècle que les œuvres ont été rassemblées. “Un tableau de Vuillard a cette étonnante faculté de nous replacer dans un rapport de perception proche de celui d’un enfant qui découvre le monde extérieur, considère Luc Bellier. Tout est nouveau, tout est à redécouvrir, c’est là la marque des très grands artistes.” À travers une cinquantaine de toiles, l’exposition tend à démontrer que, au-delà des qualités intimistes bien connues de Vuillard, son œuvre est d’une très grande variété et surtout d’une magnifique subtilité. La présentation du tableau Madame Juliette Weiss et ses enfants, entouré de plusieurs dessins préparatoires, montre à quel point chaque détail de l’œuvre est conçu et mesuré pour décrire la sensibilité de cette scène familiale. Quant aux recherches stylistiques, elles sont nombreuses et très personnelles. Vuillard assimile avec délicatesse des influences aussi marquantes que le japonisme ou le pointillisme pour les fondre à sa propre pratique. La Grand-mère à l’évier propose une application surprenante de la technique divisionniste par l’usage d’une couleur unique qui unifie la scène. L’œuvre semble vue au travers d’un filtre coloré rouge, elle en devient étrange et presque indéchiffrable à force de formalisme. Parmi les plus beaux tableaux de l’exposition, citons Le Matin au jardin du clos Cézanne, qui n’a pas été exposé en public depuis plus d’un demi-siècle, Le Square Vintimille ou encore La Goélette, scène touchante d’un petit garçon (Jean-Claude Bellier) recevant en cadeau une maquette de bateau.
La grande variété des œuvres induit de facto une vaste gamme de prix pour les tableaux. De la même manière, les pastels s’échelonnent de 15 000 à 200 000 euros.
Jusqu’au 31 décembre, galerie Bellier, 20 rue de l’Élysée, 75008 Paris, tél. 01 44 94 84 84, tlj sauf dimanche 10h-19h. Catalogue, 120 p., 30 euros.
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Redécouvrir Vuillard
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°159 du 22 novembre 2002, avec le titre suivant : Redécouvrir Vuillard