Rapprochements

Au-delà du thème classique du « noir et blanc », cette nouvelle présentation d’œuvres offre surtout l’intérêt de découvrir les créations de plasticiens contemporains moins célèbres. L’accrochage, sur une demi-douzaine de salles, fait dialoguer photographies, dessins et gravures, dont certains sont issus de donations récentes. Est notamment dévoilé un grand triptyque au fusain de Jean-Pierre Formica, composition organique avec des traces de doigts et de mains évoquant l’art pariétal. Une salle est aussi consacrée au peintre Jacques Clauzel (né en 1941), qui a effectué plusieurs donations au musée, représentatives de sa pratique multiple : on passe de ses portraits de reportage en Afrique à des toiles minimalistes, où la peinture se fait empreinte et répétition d’un même motif. Si les différentes approches du noir et blanc (ombre et lumière, plein et vide…) se déclinent au long du parcours, une large place est donnée à la représentation du corps. Gaëtan Viaris de Lesegno (né en 1939) ou Philippe Hedan (né en 1952) s’inspirent de toiles de la Renaissance pour mettre en valeur des corps en mouvement, musclés et sensuels. Au dernier étage, des croquis de robes Christian Lacroix sont présentés en regard de clichés de Man Ray et de sa muse Lee Miller. Au final, une ballade agréable dans la création contemporaine avec des découvertes intéressantes et des rapprochements incongrus, tel le corps de ce performer interprétant un couple d’époux (Arthur Tress) à côté d’une nonne à cornette (Marc Riboud).