Raphaël après Michel-Ange

CHANTILLY. Après l’exposition de 1995 consacrée aux œuvres de Pérugin, Filippino Lippi et Michel-Ange, le Musée Condé poursuit l’investigation de son fonds dessiné, riche d’environ deux cents pièces italiennes. Il s’agit cette fois-ci de faire le point sur les feuilles de Raphaël et de son entourage, dont les attributions ont été très discutées et fluctuantes au cours du temps. Ceci se vérifie particulièrement pour les sujets liés aux chantiers du maître d’Urbin, comme les études pour les Chambres du Vatican (La Dispute du Saint-Sacrement, Homme portant un far­deau) ou la Loggia de la Farnesine. Les élèves de Raphaël sont bien sûr évoqués. Des modelli de Giulio Romano illustrent deux importantes commandes pour le Palais du Te à Mantoue et la Tenture de Scipion destinée à François Ier. Perino del Vaga, autre collaborateur, se distingue avec de nombreux projets de décor. Y figurent encore Polidoro da Caravaggio ou Girolamo Genga, auteur d’une belle étude préparatoire à la Vierge à l’enfant de Nantes. Ces dessins sont souvent passés entre les mains d’insignes connaisseurs – Jabach, Crozat, Mariette, Vivant-Denon – avant d’être regroupés au XIXe siècle par Frédéric Reiset. C’est à cet ancien conservateur du Louvre que le duc d’Aumale a acheté la quasi-totalité de ces œuvres, qui dorment depuis lors à Chantilly. Elles ont été fort à propos restaurées, grâce à l’aide de la Fondation Rhône-Poulenc - Institut de France.