Absent des dictionnaires, le nom de Jean-François Raffaëlli (1850-1924) est aujourd’hui totalement méconnu. Peintre, dessinateur, graveur et sculpteur, il a laissé pourtant de nombreux tableaux qui figurent dans un certain nombre de grands musées français et étrangers. Parfaite incarnation de ce que l’on nomme un « petit maître », il développa en son temps une œuvre qui lui permit de faire carrière et de gagner la reconnaissance tant de ses pairs que de la critique et du public. Duranty, Huysmans, les frères Goncourt, les marchands Paul Durand-Ruel, à Paris et à New York, Paul et Bruno Cassirer, à Berlin, ont grandement contribué à sa défense et à son illustration. S’il participe aux cinquième et sixième expositions dites « impressionnistes », en 1880 et 1881, son art mêle volontiers les styles, tantôt réaliste, tantôt naturaliste, tantôt expressionniste, toujours attentif au monde contemporain le plus trivial. Ses motifs, Jean-François Raffaëlli les emprunte en effet au quotidien de la rue, de la campagne, de la vie en société. Ses toiles évoquent les faits et gestes, les mouvements d’humeur, le bouleversement des mentalités, témoignent d’un esprit ouvert, réceptif à tous les changements et à toutes les nouveautés de la fin du XIXe siècle. Au travail, Raffaëlli fait preuve d’une rare curiosité, toujours disponible pour expérimenter tous les moyens plastiques possibles. Sans doute est-ce cette façon, par trop limitée, de n’être qu’un simple artiste témoin de son temps et de ne pas avoir un projet ambitieux qui l’a fait tomber dans les oubliettes de l’histoire. C’est justice que de le remettre sur la sellette pour mieux apprécier ce qu’il en est d’une époque sous tous ses aspects.
PARIS, Musée Marmottan-Claude Monet, jusqu’au 16 janvier.
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Raffaëlli, témoin de son temps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°510 du 1 octobre 1999, avec le titre suivant : Raffaëlli, témoin de son temps