Comment présenter Manet après l’exposition de 1983 ?
Comme au cinéma, les remakes sont toujours détestables. Tandis que Françoise Cachin, à juste titre, avait analysé la fulgurante succession des tableaux, j’essaie d’insister davantage sur les racines romantiques de Manet, sa culture catholique, ses liens à la littérature contemporaine, son sens aiguisé des situations.
L’exposition conteste une vision par trop formaliste de Manet…
Manet eût été bien étonné de lire ce que le xxe siècle a accumulé de sottises sur son compte. La pire, oui, c’est le refus du sens, l’idée d’une peinture en surface, dans toutes les implications du terme. Même la référence obsessionnelle à Velázquez et Goya contribue parfois à enterrer sous le choc visuel les autres virtualités de l’image.
Obsédée par la « modernité », l’historiographie n’a-t-elle pas négligé la dimension politique de Manet ?
La politique et le reste, l’érotisme, la carrière, la mondanité, les « cadavres » de la biographie privée… À dire vrai, c’est la modernité qui a perdu son sens premier pour désigner aujourd’hui un vague désir de neuf. L’exposition préfère remonter aux sources.
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Questions à… Stéphane Guégan
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°634 du 1 avril 2011, avec le titre suivant : Questions à… Stéphane Guégan