Questions à... Peter Klasen

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 28 octobre 2009 - 177 mots

En 1967, vous déclariez : « Toute surinterprétation psychanalytique serait erronée », et aujourd’hui ?
Tout artiste travaille à partir de son inconscient, il est comme un sismographe. Scrutant les soubresauts de notre société contemporaine, je suis forcément impliqué. La psychanalyse a tout à fait sa place, mais c’est en premier lieu une auto psychanalyse.

Les autoportraits en sont le symptôme ?
Le tableau Ladies’s man le montre. Je me réfugie sous la protection de la mère ou l’amante imaginaire dans un environnement rassurant. Mais dans L’arrestation du docteur K, j’exprime aussi une de mes angoisses, le dérapage possible dans une situation de conflit ou d’agression.

Vos dernières œuvres témoignent d’une grande noirceur. Comme si vous assumiez davantage vos angoisses ?
C’est exact. On croit qu’en vieillissant on acquiert la sagesse, que l’on se calme et que l’on est plus serein. Eh bien non ! La Colonie pénitentiaire est justement un appel à la vigilance. Guantanamo est justement l’un des derniers exemples d’exaction d’une démocratie et l’une des plus grandes. On est toujours au bord des dérapages.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°618 du 1 novembre 2009, avec le titre suivant : Questions à... Peter Klasen

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