Questions à... Christine Macel Conservatrice au MNAM

C’est une longue collaboration entre vous et Gabriel Orozco, comment voyez-vous l’évolution
de son travail ?
C’est un travail d’une grande cohérence sur la durée, où les œuvres forment comme les points d’une galaxie, dont les lois propres ne se révèlent qu’à travers le temps : jeu avec le possible, attention aux formes de la matière et aux correspondances entre macro et microscopique, physicalité du mouvement, etc. Cette exposition permet justement de rendre cette logique interne visible, grâce à l’absence de cimaises, qui offre la possibilité de relier visuellement des œuvres en apparence hétérogènes par leurs formes et leurs dimensions. 

Est-ce difficile de travailler sur une exposition monographique avec cet artiste ?
Ce n’est pas facile en effet, car c’est toujours un enjeu pour un artiste, quelle que soit sa reconnaissance, d’exposer à Beaubourg. Il existe une réelle pression-excitation. Le rapport avec un artiste ne consiste pas en une direction mais en un échange, un dialogue. Le commissaire s’adapte à chaque personnalité. Orozco a un caractère très fort, les échanges ont été intenses et cette intensité s’est révélée fructueuse.