Comment faire corps, chacun et ensemble, pour affronter le réel et transformer le monde ? C’est à cette question que tente de répondre « À mains nues », la nouvelle présentation des collections du MAC VAL.
Après « Le vent se lève », qui explorait les relations que nous entretenons avec la planète, il s’agit cette fois de s’intéresser aux rapports humains, à soi et à autrui, largement bouleversés par l’expérience de la pandémie. Magnifique exploration des modalités d’(auto)représentation et des contacts humains, cette exposition, pensée pendant la pandémie avec l’espoir de parler de cette expérience au passé, cherche à « dessiner un paysage humain, mouvant et touchant ». À la fois pointue et accessible, « À mains nues » confirme la grande qualité des collections et de la programmation du musée sous la direction d’Alexia Fabre, qui vient d’être nommée à la tête de l’École des beaux-arts de Paris. Faisant le constat que « depuis 2020, et aujourd’hui toujours, nous sommes incessamment ramenés à notre corporéité, à sa fragilité intrinsèque, à son unicité, sa solitude, ses limites », la commissaire a voulu « prendre le chemin, sinon de la joie, tout au moins de l’espoir ». Pari réussi avec cette exposition très incarnée, qui s’ouvre sur une peinture murale de Sylvie Fanchon avant de se déployer dans une scénographie ouverte qui laisse place à l’interprétation et favorise les échos. On déambule ainsi à travers un réseau d’œuvres qui, chacune à leur manière, mettent à nu – métaphoriquement ou non – le corps, ses propriétés, ses limites et ses modalités de représentation. Dans l’espace, se côtoient des peintures de Nina Childress et de Jean-Luc Blanc, des installations d’Annette Messager et de Melik Ohanian, ainsi que des films de Clément Cogitore et d’Ange Leccia. Plus loin, les photographies de Natacha Lesueur répondent aux autoportraits peints d’Edi Dubien, tandis que le corps prend finalement avec Walk on Clouds d’Abraham Poincheval, projeté sur un écran monumental. Invitée à créer une œuvre globale en lien avec cette présentation, Gaëlle Choisne introduit le vivant en disséminant dans l’espace diverses installations que les visiteurs sont invités à activer.
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Que reste-t-il du contact humain ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°752 du 1 mars 2022, avec le titre suivant : Que reste-t-il du contact humain ?