Invitée du Creux de l’Enfer pour la deuxième fois, Françoise Quardon rappelle volontiers qu’elle avait été particulièrement frappée par le caractère du lieu. Notamment par l’image du coutelier allongé dans l’eau et tenant son couteau à bout de bras pour l’affûter, un chien agrippé sur son dos. Répartie sur les trois niveaux du centre d’art, son exposition n’y fait toutefois nullement référence. Explicitement, du moins. « Peut-être que les formes que je montre là font écho à cette posture », mais le titre générique de l’exposition, « No stairways to Heaven », correspond à un ensemble de pièces intitulées Descentes. La résonance cinématographique d’une telle expression situe bien l’espace imaginaire dans lequel se développe le travail de cette artiste. D’ailleurs ses modes d’installation mêlant objets, décor, vidéos et images projetées, font du spectateur un acteur potentiel. C’est que le talent de Françoise Quardon est de constituer des situations qui, à partir d’éléments empruntés ici et là à toutes sortes de références, de réminiscences personnelles, sont « le résultat d’une somme de greffes ». L’idée de l’eau, si fortement présente au Creux de l’Enfer, les jeux antinomiques entre drame et ornementation, entre hommage floral et couronne funéraire, le va-et-vient entre présent et passé sont ici les vecteurs d’un univers poétique mêlé de fantasmes, d’angoisses, de désirs et de visions.
THIERS, Le Creux de l’Enfer, jusqu’au 16 avril.
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Quardon, entre présent et passé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°515 du 1 avril 2000, avec le titre suivant : Quardon, entre présent et passé