Le Musée des arts décoratifs de Bordeaux présente le travail de Carlo (1906-1978) et Tobia Scarpa (né en 1935), architectes et designers italiens de père en fils.
Apprenti dans l’atelier paternel, Tobia, âgé aujourd’hui de 77 ans, dit avoir choisi en premier lieu le design pour ne pas « voler le métier » d’architecte de son père. Mais, rattrapé par le talent familial, il répond dès les années 1960 à la commande de Benetton pour la construction de son usine à Ponzano Veneto.
Quelques-unes de ses réalisations architecturales, comme la maison familiale à Trévise, la maison Meroni à Côme et la restauration de la Gallerie dell’Accademia de Venise, sont présentées dans la première partie de cette exposition. Parmi d’autres objets et meubles qu’il dessina pendant près de quarante ans, la lampe Biagio découpée en une fois dans du marbre de Carrare symbolise à elle seule la constante expérimentation au cœur du travail de Tobia Scarpa.
À l’étage, l’œuvre considérable de Carlo, le père, semble un peu à l’étroit. Il travailla pendant trente ans à la construction de pavillons pour la Biennale de Venise et toute sa carrière durant sur des dizaines de chantiers dans la région de Vénétie. Mais ce sont ses dessins d’architecte faits de sa main, au trait rapide et coloré, qui révèlent toute sa « créativité libérée de toutes contingences », selon les mots de son ancien élève et assistant, Francesco Dal Co.
Venise, la transparence de son eau, le marbre de ses places et l’or de ses palais ne sont jamais loin dans l’œuvre du père et du fils. Et pour Tobia, la ville tout entière est contenue dans le Contafili, cet objet indéfini qui clôt le parcours et qu’il appelle « un divertissement d’artiste » de son père, dans la transparence de ses agates, le marbre de son cadre et la couleur or des cercles de métal.
Musée des arts décoratifs, 39, rue Bouffard, Bordeaux (33), www.bordeaux.fr
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Quand Scarpa rencontre Scarpa
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°651 du 1 novembre 2012, avec le titre suivant : Quand Scarpa rencontre Scarpa