Street Art - Proposée par Mehdi Ben Cheikh, directeur de la Galerie Itinerrance, l’exposition « We Are Here » fait entrer l’art urbain au musée.
Un geste fort d’institutionnalisation qui ne manque pas d’audace, le Petit Palais n’étant pas le Palais de Tokyo. L’exposition est entièrement gratuite, pas seulement parce qu’elle s’insère dans les collections permanentes, mais par philosophie, car le street art doit rester accessible à tous. Le principe de l’exposition est simple et efficace : mêler œuvres de patrimoine et créations urbaines, dans l’idée de provoquer des rencontres à même de perturber la réception des œuvres, les anciennes comme les modernes, notamment Obey, D*Face, Seth, Hush, Swoon. Invader dialogue, par exemple, avec les impressionnistes, partageant une forme d’expression par l’usage du point (ou du pixel). La volonté d’offrir une véritable place à l’art urbain prend tout son sens avec « l’accrochage-hommage », le clou de l’exposition, comme un témoignage de l’histoire qui se répète en référence au Salon des refusés de 1863. La déambulation procure une impression contrastée : le visiteur saisit parfois l’écart entre le classicisme des collections et la liberté créatrice du street art. On mesure aussi comment – et c’est le principal intérêt de l’exposition – des œuvres urbaines, apparemment détachées de l’histoire de l’art, entretiennent néanmoins un dialogue fertile, décalé et rafraîchissant avec leurs aînées. Reste une question de fond : le street art peut-il sortir de la rue sans risquer, peu à peu, d’oublier les circonstances de son émergence ?
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Quand le street art délaisse la rue
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°779 du 1 octobre 2024, avec le titre suivant : Quand le street art délaisse la rue