Jamais deux sans trois. Après avoir organisé deux importantes expositions traitant de l’art en Allemagne au XXe siècle, en 1991 et 1997, Stephanie Barron, conservatrice du LACMA à Los Angeles, en propose une troisième pour inaugurer l’année 2009.
Il s’agit cette fois-ci d’exposer les œuvres réalisées par des artistes de l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest pendant la guerre froide (1945-1980). « L’art allemand d’après-guerre est généralement réduit, au niveau international, à l’appellation “expressionniste”. Nous voulons au contraire en montrer toute la complexité et éviter les oppositions trop sommaires entre l’Est et l’Ouest. »
De grande envergure, l’exposition comprend plus de trois cents peintures, sculptures, installations, photographies, vidéos et écrits inédits. Au fil des quatre sections organisées par ordre chronologique, le visiteur parcourt l’histoire du pays ainsi que les grandes problématiques sociales et politiques qui l’ont bouleversé. Dès la défaite allemande, des artistes comme Hans Grundig, Hannah Höch et Richard Peter exprimèrent leurs craintes face à un pays totalement dévasté. En Allemagne de l’Ouest, Willi Baumeister allait trouver un refuge dans l’art abstrait en réponse à l’horreur de la guerre (Atlantis, 1949).
La deuxième section, dédiée aux années 1950, met en évidence le contraste entre deux langages artistiques. Alors qu’à l’Ouest, des artistes, notamment Heinz Mack, cofondateur du groupe Zero, utilisent de nouveaux matériaux et étudient les relations entre la science, la technologie et l’art, les rares artistes indépendants résidant à l’Est font appel à un langage plus réaliste. Parmi eux, Hermann Glöckner, dont la plupart des œuvres présentées sont inédites, critique l’art établi en créant des objets constructivistes à base de matériaux trouvés. Dans les années 1960 et 1970, les révélations concernant les horreurs du nazisme ainsi que l’érection du mur de Berlin sont l’occasion pour des artistes tels que Joseph Beuys, Georg Baselitz, Gerhard Richter ou encore Thomas Schütte de trouver de nouveaux modes d’expression.
Enfin, la dernière section évoque la politisation des arts visuels ainsi que l’émergence des artistes non officiels issus de l’Allemagne de l’Est. On y trouve des œuvres poignantes, parmi lesquelles de sublimes clichés de personnages de la rue par la photographe allemande Helga Paris.
« L’art des deux Allemagne pendant la guerre froide », LACMA, 5905 Wilshire Boulevard, Los Angeles (États-Unis), www.lacma.org, jusqu’au 19 avril 2009.
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Quand le mur séparait les deux Allemagne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°610 du 1 février 2009, avec le titre suivant : Quand le mur séparait les deux Allemagne