À table ! L’invitation du château de Cadillac ne se refuse pas. À une encablure de Bordeaux, ce château ducal, construit entre les guerres de religion et l’avènement du Grand Siècle, évoque avec faste et raffinement une histoire des arts de la table en France du XVIIIe au XXe siècle.
Passionné depuis l’enfance par l’architecture et la décoration du patrimoine français, le décorateur Hubert de Vinols y a dressé six tables d’exception à partir de la magistrale collection dédiée aux arts de la table en porcelaine, cristal et argenterie qu’il a constituée. Il nous invite ainsi au voyage, vers un monde où « tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté ». La « table Condé à l’œillet » ouvre cette poétique balade des tables du temps jadis : en dialoguant avec verres soufflés et couverts d’argent armoriés, les délicates assiettes à l’œillet en porcelaine de Chantilly, sans kaolin, presque translucide, y évoquent avec panache la manufacture fondée par les princes de Condé au XVIIIe siècle. Plus loin, avec la « table des sous-bois », exclusivement dressée avec de l’argenterie du XVIIIe siècle sur un tapis de mousse, le rêve s’épanche dans la vie réelle où le surtout en miroir semble devenir un plan d’eau. Précédant la nocturne « table aux plumes noires », la table « Louis XVIII » éblouit quant à elle par son grand service, remarquablement conservé et exceptionnellement complet, avec ses serviteurs muets (plateaux à plusieurs étages), ses glacières, ses compotiers, ses confituriers. Une « table aux asperges », d’inspiration champêtre, clôt le parcours : ornée de bouquets de lavande, elle réjouit et surprend par la présence discrète en son centre d’un lièvre en bronze de la sculptrice contemporaine Caroline d’Andlau Hombourg. Cerise sur le gâteau : pour parfaire et illuminer cette invitation au rêve et à la délectation, vingt-et-un lustres de style Louis XVIII provenant du Mobilier national, du Sénat et du château d’Écouen illuminent les salles de ce château qui rivalisait par son luxe avec les palais royaux.
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Quand le faste et le raffinement s’invitent à table
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : Quand le faste et le raffinement s’invitent à table