Quand la réalité virtuelle entre au monastère

Barcelone, Espagne. Au nord de Barcelone, le monastère royal de Sainte-Marie de Pedralbes, joyau de l’architecture gothique et classé monument historique et artistique en 1931, diversifie son offre culturelle en investissant dans le numérique, comme la réalité virtuelle.

L’application de réalité virtuelle a été développée par le studio d’innovation créative et numérique Burzon i Comenge dans le cadre de l’exposition « Derrière les murs du monastère. Sept cents ans d’une histoire féminine » qui retrace l’histoire de l’ordre monastique féminin des Clarisses, qui ont vécu près de sept siècles dans le monastère fondé par la reine Elisenda de Montcada en 1327.

La reconstitution montre avec précision les détails disparus de quatre espaces du monastère, telle que la végétation luxuriante du jardin, composée de fleurs de différentes couleurs et médicinales. Dans la chapelle San Miguel, les parures murales colorées du peintre Ferrer Bassa, qui ne sont que partiellement conservées aujourd’hui, sont entièrement recréées. Elles dépeignent des scènes de la Passion du Christ et des sept joies de la Vierge, ainsi que des représentations de saints, complétés par un ciel étoilé au plafond. Dans l’infirmerie et la cuisine, les ustensiles utilisés par les Clarisses pour préparer leurs médicaments et leurs repas ont été également recréés, ce qui permet au visiteur d’imaginer le quotidien des religieuses qui ne quittaient jamais le monastère.

Les images de synthèse ont été élaborées à partir de diverses archives et d’études menées en collaboration avec l’université de Barcelone. « Les reconstitutions ont été effectuées en respectant, dans la mesure du possible, la rigueur historique et archéologique du monastère », explique Enric Puga, du service de communication du monastère. L’expérience immersive s’accompagne d’un site Internet et d’un jeu en ligne – conçu comme un outil pédagogique –, qui présentent l’histoire des lieux plus en détail.

Avec l’utilisation de la réalité virtuelle, accessible à tous, le monastère espère créer une plus grande attractivité touristique. « L’inclusion de ces quatre espaces de réalité virtuelle dans l’exposition est une étape modeste mais prometteuse pour rapprocher ce patrimoine religieux d’un public plus large, sans pour autant perdre la rigueur historique, ni le discours muséal qui caractérise le monastère », indique Enric Puga.

Le monastère compte poursuivre le développement des nouvelles technologies dans ses futures expositions, en élargissant l’expérience numérique à d’autres salles. Une immersion dans l’histoire des peintures murales gothiques de la chapelle San Miguel est notamment en cours d’élaboration.