Art Contemporain - Sous l’intitulé « Presi per incantamento » [surpris par l’enchantement], Isabelle Reiher et Chiara Bertola ont imaginé une exposition qui fait le vœu de renouer avec l’expérience esthétique, de favoriser l’émotion.
Pour ce faire, quatorze artistes dont une majorité d’Italiens peu montrés en France jusqu’alors ont été réunis. Parmi eux, Remo Salvadori (né en 1947) propose une composition murale dont le motif géométrique évolue au gré des déplacements du visiteur dans l’espace. Ce jeu avec le spectateur nourrit l’effet de surprise. Plus loin, au sol, la découverte du nuage de Gianni Caravaggio (né en 1968) réalisé en fils de pêche surprend tout autant. Imperceptible de loin et réalisé avec presque rien, ce nuage appelle à prendre le temps d’une observation attentive. Prendre le temps, c’est précisément le dénominateur commun de chacune des œuvres présentées ici. C’est ce à quoi invite Mariateresa Sartori (née en 1961) avec son installation sonore (Nuovo vento, 2019-2022). Plongé dans le noir, entouré par les sons du vent et des chants grégoriens, le visiteur perd peu à peu la notion du temps et de l’espace au gré de l’enchantement sonore. L’effet de surprise est également au rendez-vous dans les tentatives répétées de Gino De Dominicis (1947-1998) à s’envoler comme un oiseau (Tentativo di volo, 1969-1971) ou à réaliser des cercles carrés dans un étang. La dimension quasi burlesque de ces gestes absurdes provoque le sourire, une émotion positive qui fait du bien en ces temps incertains.
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Prendre le temps
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°783 du 1 mars 2025, avec le titre suivant : Prendre le temps
