La première rétrospective de l’œuvre de l’un des pionniers de la photographie d’architecture, Édouard Denis Baldus (1813-1889), se tient au Metropolitan Museum avant de venir l’an prochain à Paris.
NEW YORK - L’exposition comporte quatre-vingt-cinq photographies, presque toutes des tirages d’époque sur papier salé, effectués à partir de négatifs sur papier ou sur verre, ainsi que quelques tirages d’épreuves réalisées à partir d’un négatif papier sur papier albuminé. Intitulée, "Les Photographies d’Édouard Baldus : Paysages et monuments de France", elle est le fruit d’une collaboration entre le Metropolitan Museum of Art, la Réunion des musées nationaux et le Centre canadien pour l’architecture.
Plusieurs épreuves sur papier de photographies retrouvées au cours des dix dernières années sont présentées ici pour la première fois. Parmi les découvertes, on note de très rares tirages, effectués à la suite de la célèbre "Mission Héliographique" chargée en 1851, par la commission des Monuments historiques, d’établir le premier inventaire photographique du patrimoine français.
Baldus, l’un des cinq photographes engagés avec Mestral, Le Gray, Bayard et Le Secq, se vit confier la Bourgogne, la vallée du Rhône et la Provence. On ne connaissait que six des tirages de cette série (en dehors des négatifs), mais neuf autres épreuves ont été récemment retrouvées dans la photothèque du Musée des Monuments français. Deux d’entre elles figurent à l’exposition.
Un large rendu de l’espace
À partir de 1855, Baldus, qui affectionne un large rendu de l’espace, réalise des vues panoramiques de la construction du Louvre. En 1856, il fait un reportage sur "Les Inondations du Rhône" : pris depuis le parvis de la cathédrale d’Avignon, son panoramique mesure 2,50 m de long. De nouvelles épreuves, à partir des six négatifs papiers originaux, ont été réalisées sur papier salé par les spécialistes du Musée d’Orsay, qui possède le fonds Baldus le plus important.
La Bibliothèque royale de Windsor a prêté un album unique en son genre, commandé à Baldus par le baron Rothschild, président de la Compagnie des chemins de fer du Nord. "L’Album des Chemins de fer du nord de Paris à Boulogne" renferme cinquante planches, et sa couverture est ornée du blason des villes par lesquelles passaient les trains.
Selon Robert Sobieszek, historien de la photographie, les photographies de Baldus sont remarquables par "une grandeur, une monumentalité, un détachement philosophique et un hommage au pouvoir officiel, parfaite synthèse des idéaux du Second Empire". Pour Malcolm Daniel du Metropolitan Museum, commissaire de l’exposition, les photographies les plus célèbres de Baldus "préfigurent la carte postale, mais montrent qu’il était un artiste capable de lyrisme, dont la production était bien plus diversifiée qu’on ne le croit, un homme d’une vision audacieuse".
Avec des textes de Malcolm Daniel, Barry Bergdoll, Françoise Heilbrun et Philippe Néagu, le catalogue est la première monographie sur l’œuvre de Baldus. En annexe, l’ouvrage présentes les principales campagnes photographiques, ses publications, ses expositions et une bibliographie.
"Les Photographies d’Édouard Baldus : Paysages et Monuments de France". New York, Metropolitan Museum, jusqu’au 31 décembre. Centre canadien pour l’architecture, 25 janvier-23 avril 1995, puis Paris, Musée national des monuments français, 23 mai - 21 août 1995.
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Première rétrospective Baldus
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Première rétrospective Baldus