Avec un titre aussi fort, « Tenir, debout », le musée des Beaux-Arts de Valenciennes annonçait son retour au contemporain après « La peau est ce qu’il y a de plus profond » en 2006.
Il s’agit d’ailleurs du même tandem : Emmanuelle Delapierre, la directrice du musée, et l’historienne de l’art et psychanalyste Marie-Claire Sellier. Mais ce retour est finalement en demi-teinte. Le titre est d’ailleurs un peu trompeur puisqu’il s’agit moins d’une invective que d’analyser la façon dont les œuvres se dressent et s’adressent. Le point de vue est sciemment plus large que le titre, c’est là peut-être ce qui génère une déception. Sage, la visite serait moins à lire du côté triomphaliste du « debout » qu’à l’aune de la fragilité induite par « tenir ». Certaines œuvres y réussissent comme les autoportraits nus d’Herman de Vries, les portraits canins sadiques de William Wegman, le « visage » d’un immeuble HLM occulté par une laque bordeaux appliquée par Albert Clermont.
Ce qui frappe aussi, c’est l’énergie du désespoir qui y règne. Un pessimisme insistant qui confère à la visite un ton plombant malgré quelques rencontres plus optimistes. La vidéo de Régis Perray est de celles-là. Il y recouvre un tag raciste avec des boules de neige, l’œuvre est efficace par cette simplicité radicale. Dans « Tenir, debout », le catalogue s’avérera donc plus alléchant, avec ses cartes blanches laissées à des philosophes comme Sidi Mohamed Barkat signant ici un percutant opus sur la souffrance au travail.
« Tenir, debout »,
musée des Beaux-Arts de Valenciennes, bd Watteau, Valenciennes (59), tél. 03 27 22 57 20, jusqu’au 6 mars 2011
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Posture vacillante
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°631 du 1 janvier 2011, avec le titre suivant : Posture vacillante