Autour de 1900, ses habitants affluant de tout l’empire, Vienne est une capitale effervescente, mondaine, cosmopolite.
Les écoles d’art sont nombreuses, les mécènes généreux, les artistes inspirés par le désir de rompre avec les dogmes impériaux. Une des sources de leurs revenus vient des portraits que les commanditaires souhaitent accrocher dans « leurs couloirs », selon la tradition locale. Klimt proclame « le droit à la psychologie individuelle » que le portrait doit manifester. Les tableaux cadrent donc l’individu, de près, frontalement, dans son essence intime. À l’évidence, les trois maîtres du moment dominent la production en raison de leur faculté inégalée de mettre au jour la nature profonde de leurs modèles. Ainsi, partant des esquisses faites au crayon en 1913, Klimt exécute quelques années plus tard un portrait délicat et non fini mais persuasif d’Amalie Zuckerkandl.
Dans La Famille (autoportrait) de 1918, grâce à un jeu de modelés prodigieux, Egon Schiele livre son moi caché davantage que les corps nus de la femme, de l’enfant blotti près d’elle et du sien. Tout aussi pénétrant dans son approche, mais avec une douceur de tons inhabituelle, Kokoschka dévoile sans complaisance dans le Portrait de Lotte Franzos la timidité nerveuse de la jeune femme. Ce genre d’exposition offre l’occasion de mieux connaître des artistes souvent écartés des cimaises, comme Anton Romako au pinceau incisif, Carl Moll certes assez académique, ou encore des femmes talentueuses, Teresa Ries et Broncia Koller qui fut proche de Klimt et de ses amis de la Sécession viennoise.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Portraits du moi viennois
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €The National Gallery, Trafalgar Square, Londres (Royaume-Uni), www.nationalgallery.org.uk
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°663 du 1 décembre 2013, avec le titre suivant : Portraits du moi viennois