PARIS
En avril 2021, lorsque Sarah Maldoror est morte, on restaurait encore Sambizanga (1972), son film le plus célèbre.
En attendant sa prochaine ressortie, c’est par une exposition et non une rétrospective que l’on redécouvre aujourd’hui cette aventurière née dans le Gers en 1929. Plusieurs écrans diffusent des extraits de ses documentaires pour former l’étonnant puzzle d’une carrière cosmopolite. Elle débute à Moscou, où Maldoror étudie le cinéma, puis passe par l’Algérie, la Guinée-Bissau, le Congo, le Cap-Vert, la Martinique… Sans témoigner d’une invention formelle particulière, « Cinéma tricontinental » dessine le portrait-robot d’un regard et d’une personnalité. Jean Genet écrivit pour sa compagnie la pièce Les Nègres. Elle a filmé Césaire, Aragon, Senghor et Doisneau ; fréquenté Wifredo Lam et inspiré plusieurs artistes qui participent à l’exposition. Elle-même métisse, elle semble toujours placée à la rencontre des cultures, à travers le choc des guerres ou l’harmonie des arts. L’exposition devient une traversée d’un demi-siècle à l’aube du monde postcolonial. Ou encore une carte du « monde noir », des Caraïbes à l’Afrique en passant par les rues de Paris et les éboueurs de la comédie Un dessert pour Constance (1981). Plus qu’au cinéma, ses travaux étaient diffusés à la télé, parfois à des heures de grande écoute. Ainsi pourra-t-on lire dans ce parcours la reconstitution d’un temps perdu où le tube cathodique se rêvait encore une vocation de lucarne sur l’ailleurs.
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Portrait d’un regard : Sarah Maldoror
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°750 du 1 janvier 2022, avec le titre suivant : Portrait d’un regard : Sarah Maldoror