Portrait de vies aventureuses

En 1996, la Maison européenne de la photographie dévoilait une première série de portraits réalisés avec Heino Muller, jusqu’à la disparition de ce dernier en 1995. La puissance visuelle des images regroupées sous le titre Fin de siècle a participé à la notoriété de leurs auteurs. Depuis, Ralf Marsault a réalisé une thèse d’anthropologie sur les Wagenburgen et a poursuivi ce travail de réflexion sur la représentation. Berlin, Bagnolet, Paris et voyages, en particulier aux Marquises et en Australie, ont donné vie à d’autres portraits tout aussi incarnés. La monographie que lui consacre le Musée Hèbre, la première en France, revient sur plus de trente ans de créations photographiques, élargies aux sculptures, céramiques et tissages de l’artiste. Dans l’espace consacré aux expositions temporaires comme dans ceux réservés aux collections extra-européennes du musée et au fonds Pierre Loti, c’est un portrait en creux de l’artiste et de l’anthropologue qui se développe avec, en fil directeur, la question du« soi comme un autre ». Du soi comme un autre soi, qu’expriment si bien les « vies aventureuses », photographies de compositions florales ou d’objets laissés pour compte, incarnations picturales de ce qu’il ne peut exprimer dans ces autres portraits, la résidence de l’artiste au musée, livrant d’autre vies aventureuses, en lien avec les collections kanak, aborigène ou de Pierre Loti.