PARIS
Où suis-je ? C’est la question qu’on se pose en pénétrant dans l’exposition consacrée à Pompéi.
Car, quand on y entre, c’est une rue de la cité antique avant son ensevelissement par l’éruption du Vésuve qui s’ouvre devant nous. Des silhouettes animées d’habitants qui vivent, déambulent, travaillent devant les façades pompéiennes sont projetées sur les cimaises. Le Vésuve aussi est là, grandiose, qui entre en éruption tous les quarts d’heure avec fracas. Les nuées ardentes envahissent les rues, plongées dans les ténèbres. Les enfants écarquillent les yeux. Nous voici soudain immergés dans Pompéi au moment du drame. L’effet est spectaculaire. Mais est-ce bien cette émotion que l’on recherche ici ? L’intérêt de cette exposition, qui présente de façon didactique les nouvelles découvertes sur ce site depuis la reprise des fouilles en 2017, est réel : les reconstitutions virtuelles sont le résultat d’un véritable travail scientifique. Mais sans doute le fruit de ces recherches aurait-il gagné à être présenté avec moins de sons et de lumières. Ces derniers feraient presque douter – à tort – de la rigueur des reconstitutions, mais, surtout, ils détournent l’attention de ce qui est le plus beau dans cette exposition, au lieu de nous y conduire : quelques pièces archéologiques d’une grande délicatesse – comme un trésor d’amulettes récemment exhumé, une subtile mosaïque d’Ariane et Dionysos ou encore une fresque représentant Vénus sur un char tiré par des éléphants, qui clôt discrètement le parcours. Ce sont pourtant elles qui nous permettent de rencontrer l’éternité de cette Pompéi détruite il y a bientôt vingt siècles, et nous la rendent plus présente que tous les effets spéciaux.
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Pompéi comme si vous y étiez, ou presque
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°736 du 1 septembre 2020, avec le titre suivant : Pompéi comme si vous y étiez, ou presque