PARIS
Cinq ans après « Paris 1900 », le Petit Palais explore une autre période phare de la capitale : les années romantiques.
Logiquement, le musée reprend les recettes qui ont fait le succès de la précédente manifestation : un parcours absolument foisonnant et une scénographie immersive et inventive. Sans surprise, c’est à nouveau une franche réussite. Il faut dire que l’établissement s’est donné les moyens en réunissant quelque six cents peintures, sculptures, vêtements, accessoires, mais aussi objets d’art et mobilier. Un ensemble totalement vertigineux qui donne pleinement la mesure de l’insolent foisonnement artistique et culturel de cette époque fondatrice. Évidemment, dans cette masse critique, il n’y a pas que des chefs-d’œuvre, même si les ténors du moment sont bien représentés avec, entre autres, Delacroix, Cogniet et Dubufe. On y découvre aussi des œuvres de Boilly, de Chalon et de Leprince, artistes aujourd’hui moins cotés qui sont cependant de précieux témoins de leur temps et dont les images sont encore puissamment évocatrices. De fait, l’ambition de l’exposition n’est pas d’être un florilège d’icônes, mais de faire littéralement ressentir au visiteur la formidable ébullition créative de ces trois décennies décisives. Le parcours se compose ainsi d’une succession d’ambiances : ici, un intérieur royal ; là, le mythique Salon du Louvre et son accrochage à touche-touche, ou encore un aperçu des boutiques de mode de l’époque. Bref, une exposition d’atmosphère à ne manquer sous aucun prétexte.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Plongée ébouriffante dans le Paris romantique