Art moderne

Évian (74)

Plein soleil

Palais lumière – Jusqu’au 21 avril 2024

Par LeJournaldesArts.fr · L'ŒIL

Le 26 février 2024 - 319 mots

Voyages -  Félix Ziem n’a jamais mis les pieds sur les bords du lac Léman et encore moins à Évian.

Ce peintre à la longévité peu commune (1821-1911), adulé en son temps, a pourtant arpenté l’Europe du nord au sud jusqu’à ses confins (la Russie, Constantinople et l’Orient) sans relâche. C’est d’ailleurs au cours de ses nombreux séjours en terre étrangère, dont la liste sous forme de carte s’affiche dès l’entrée dans l’exposition, qu’il puise son répertoire de motifs pour réaliser en atelier près de 6 000 huiles sur toile. Un chiffre astronomique pour un artiste autodidacte dont l’œuvre, tombée lentement dans l’oubli, fut remise en lumière ces dernières années notamment grâce à une exposition au Petit Palais en 2013. À cela, une raison : Ziem avait fait don au Musée des beaux-arts de Paris, quelques années avant sa mort, en 1905, d’environ 200 tableaux. Et c’est dans ce fonds d’atelier Ziem que l’exposition d’Évian a puisé une centaine d’œuvres, dans lesquelles se dévoile son talent pour faire vibrer des paysages, parfois dans le clair-obscur d’une nuit de pleine lune, mais le plus souvent face au soleil, comme en son temps Claude ­Gellée, dit Le Lorrain. Ziem excelle dans la représentation de cités lacustres comme Venise qu’il visite à dix-sept reprises ou encore Constantinople où il séjourne une unique fois et qui marque à jamais son attrait pour l’Orient ; il aime aussi peindre une nature à l’aura paradisiaque, comme celle de la Camargue, où il élut en partie domicile et où il se plaisait à représenter les vastes étendues marécageuses et les habitants du lieu – les flamants roses et autres chevaux blancs – ou les paysages forestiers des environs de Paris. À la manière d’un Delacroix, il appréhende la forme par la couleur. Dans ses esquisses, pochades, carnets de croquis mais aussi nombreuses aquarelles présentées se dévoile aussi le visage plus sensible et plus intime d’un insatiable regardeur.

« Félix Ziem, saisir la lumière »,
Palais lumière, quai Albert Besson, Évian (74).

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°773 du 1 mars 2024, avec le titre suivant : Plein soleil

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