Isabelle Manca : Reste-t-il encore des choses à écrire sur l’impressionnisme ?
Pierre Wat : Nous sommes à un moment très intéressant de l’étude de l’impressionnisme, car ce mouvement très populaire a été paradoxalement longtemps délaissé par l’Université française. Le sujet semblait totalement éculé, or, les dernières découvertes ont démontré qu’il reste de nombreuses pistes à explorer. Aujourd’hui, la tendance massive est d’analyser les artistes et les œuvres en oubliant l’étiquette impressionniste. Il faut décloisonner le mouvement, repenser ce phénomène dans un contexte beaucoup plus global, en cherchant à s’extraire de cette classification écrasante et parfois aveuglante pour mieux comprendre ces artistes aux styles très différents.
I.M. : En partant de la genèse du mouvement, par exemple ?
P.W. : Cela me semble fondamental de travailler sur les expositions de l’époque pour reconstruire la constitution du mouvement, ce qui a rapproché et séparé ces personnalités. La question des expositions fondatrices et du réseau me paraît un aspect primordial à repenser. Cela permettrait en outre de redécouvrir des artistes oubliés.
I.M. : Quels autres aspects vous semblent encore trop peu abordés ?
P.W. : Le lien capital entre l’impressionnisme et le naturalisme, qui permettrait de recontextualiser les pratiques picturales dans un rapport avec la littérature, me semble trop peu étudié. D’une façon générale, il faut prendre en considération des questions plus larges pour comprendre ce mouvement. Écrire une véritable histoire sociale et culturelle de l’impressionnisme apparaît indispensable.
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Pierre Wat - Professeur d’histoire de l’art à l’université Paris 1, spécialiste de l’art du XIXe siècle
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°653 du 1 janvier 2013, avec le titre suivant : Pierre Wat - Professeur d’histoire de l’art à l’université Paris 1, spécialiste de l’art du XIXe siècle