Parce qu’il est passé maître dans l’art du caviardage, on serait tenté de dire de la pratique du « dessin d’après » qu’elle est pour Pierre Buraglio l’occasion de s’effacer lui-même devant des modèles exemplaires.
En fait, il s’agit bien plutôt de réactiver un dialogue. Depuis la fin des années 70, l’œuvre de cet artiste, qui utilise des techniques et des procédures très diverses comme agrafages, collages et assemblages, s’est constituée d’une très importante production graphique fondée sur le principe de la copie. Faits « d’après » les maîtres du passé, les dessins que Buraglio exécute sur de grandes feuilles de papier calque, sont en vérité à mille lieues de toute idée de copie. L’exposition du Capc en fait la démonstration. Face à ces « Dessins d’après... », si la question se pose de savoir ce que nous voyons – une copie ou une œuvre d’art originale à part entière –, il apparaît très vite que c’est le dessin bien plus que le modèle qui est le prétexte absolu du travail. Sa démarche ne relève pas d’une pratique de la citation mais de celle de la référence, voire de la révérence.
BORDEAUX, Capc-Musée d’art contemporain, jusqu’au 2 janvier.
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Pierre Buraglio, éloge du dessin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°510 du 1 octobre 1999, avec le titre suivant : Pierre Buraglio, éloge du dessin