L’exposition \"Picasso et le portrait\" a été présentée au MoMA de New York du 28 avril au 17 septembre. La presse américaine s’en est largement fait l’écho avec un enthousiasme nuancé. William Rubin partage avec Picasso la vedette d’un bon nombre d’articles.
Pablo Picasso aura été le cheval de bataille de William Rubin de longues années durant (lire l’entretien publié dans le JdA n° 25, mai). Une immense rétrospective avait été organisée par ses soins en 1980, et le duo Picasso-Braque en 1989 avait également constitué un événement. La plupart des critiques new-yorkaises rendent ainsi hommage au savoir-faire et à la probité du directeur émérite du MoMA pour sa toute dernière prestation. Dans le New York Times, William Grimes note que celle-ci marque certainement la fin d’une époque, en dépit de son aspect par trop professoral, "comme un catalogue sur les murs". Dans le Washington Times, Eric Gibson préfère insister sur le fait que le formalisme du début de sa carrière a cédé la place à une approche plus attentive aux questions de "contenu" – sans aucun le doute le sujet l’exigeait-il. Deborah Solomon, pour le Wall Street Journal, et Calvin Tomkins pour le New Yorker, jugent contestables, voire non pertinentes, et la définition et l’usage qui sont faits du terme "portrait". La première note avec bon sens que Picasso n’est évidemment pas le premier à peindre des "portraits subjectifs" : "Tout portrait depuis plus de 500 ans est, jusqu’à un certain point, une fiction dans laquelle un artiste projette ses sentiments et ses fantaisies." Le second estime qu’un cinquième de la production de Picasso pourrait, avec la définition qui en est donnée, être assimilé à ce genre.
Dans un autre des nombreux articles du New York Times, Michael Kimmelman déplore pourtant la trop grande ampleur de l’exposition qui comprenait près de 230 numéros, contre 150 à Paris. Pour autant, il reconnaît toute sa pertinence à l’angle de vue choisi par William Rubin. Aussi désabusé qu’agacé, Hilton Kramer livre dans le New York Observer une critique au vitriol. Malgré la présence d’œuvres exceptionnelles des débuts, il y stigmatise la trop "copieuse production de documentation picturale sur la vie émotionnelle de Picasso" et les "formules souvent répugnantes" auxquelles le peintre a recours après 1920.
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Picasso vu de New York
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°29 du 1 octobre 1996, avec le titre suivant : Picasso vu de New York