Mélanger deux pratiques et deux siècles tel est le propos de cette exposition. Ici Cindy Sherman ou René Munch voisinent avec Nadar. Niepce dialogue avec Jan Dibbets. Les œuvres de 105 artistes entretiennent, chacune à leur manière, des liens entre photographie et art imprimé. Cette histoire débute au XIXe siècle avec Daguerre, point de départ de l’exposition. En 1820, le baron Taylor fait notamment appel à lui pour illustrer ses Voyages pittoresques et romantiques de l’ancienne France. Le futur photographe s’exerce d’abord sur la planche lithographique avec les ruines de l’abbaye de Jumièges. Corot, à son tour, accentue le tissage qui s’opère entre les deux techniques avec le cliché sur verre, réalisant en particulier une œuvre transformée par Charles Nègre en héliogravure, Le Petit Bûcheron. La plaque de verre, préparée au préalable, est gravée, devenant ainsi un véritable négatif à partir duquel on peut tirer des épreuves. Une technique aujourd’hui reprise par Pierre Schöpfer dans l’une de ses éditions, Dans la dislocation des méridiens. Deux autres artistes, Jacqueline Salmon et Éric Dessert, ce dernier auteur d’une série sur la Géorgie, explorent les possibilités de l’héliogravure, technique dérivée de la taille-douce. Chaque pièce montre l’irréductibilité de l’œuvre d’art à travers sa démultiplication mais aussi que ces deux pratiques, lieux de création et de réflexion, s’enrichissent mutuellement.
VILLEURBANNE, URDLA, jusqu’au 30 juin.
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Photo et estampe, même combat ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Photo et estampe, même combat ?