Paris - 4e

Pente sensible

Maison de Victor Hugo jusqu’au 23 avril 2017

Par Marie Frumholtz · L'ŒIL

Le 17 février 2017 - 235 mots

PARIS

La Maison de Victor Hugo renoue avec sa fonction première, celle de musée littéraire. L’exposition «Â La pente de la rêverie », titre d’un poème paru en 1831 dans le recueil Les Feuilles d’automne, aborde la question de la réception de la poésie aujourd’hui.

Des réalisations d’artistes et de poètes contemporains côtoient celles d’élèves de l’académie de Créteil. Premier poème « visionnaire » de l’auteur, prémices de sa période d’exil, il est traversé par une succession d’images symboliques dont le sens le plus souvent nous échappe. Un homme à sa fenêtre laisse libre cours à ses pensées, ses visions de cités antiques ou de foule mêlant morts et vivants s’enchaînent sans attache réaliste, comme dans un rêve. Après le lynchage sur Twitter en 2014 d’un poème extrait des Contemplations sur lequel les lycéens avaient planché pour le baccalauréat de français et qui leur avait donné du fil à retordre, il était temps d’entamer les réconciliations. Dans la salle principale du musée, dix classes de lycées généraux et professionnels se sont réapproprié les vers de Victor Hugo et les ont mis en scène. Vidéo, rap, textile, dessin, ameublement ou encore photographie n’illustrent pas le poème, mais le prolongent sous la forme d’une œuvre collective. Vincent Gille, le commissaire, a ainsi replacé l’enjeu de la citoyenneté au cœur du musée. La poésie n’est pas une réalité figée, chaque lecteur a ses propres clés de compréhension et la possibilité de les exprimer.

« La pente de la rêverie »

Maison de Victor Hugo, 6, place des Vosges, Paris-4e, www.maisonsvictorhugo.paris.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°699 du 1 mars 2017, avec le titre suivant : Pente sensible

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