VENISE / ITALIE
Mieux vaut réserver son créneau horaire pour découvrir ce film de 15 minutes environ, véritable « voyage dans le temps, de l’Antiquité à l’utopie », selon la formule de son sous-titre.
Transposant Œdipe, le drame de Sophocle, à l’heure de la réalité virtuelle, Loukia Aklavanou nous plonge dans le dénuement glacé d’un ghetto roumain en périphérie d’Athènes. « Cette communauté a quitté Thèbes dans les années 1980, comme le fit Œdipe, qui passa peut-être précisément par cet endroit pour rejoindre Colonus », explique l’artiste et réalisatrice. Le sentiment d’isolement que le spectateur éprouve en coiffant son casque de réalité virtuelle entre en résonance avec la déréliction totale de l’environnement qu’il découvre, celui d’un terrain vague peuplé de baraques de tôle et de déchets balayés par le vent où Œdipe, aveugle et guidé par Antigone, vient pour être enterré. L’architecture intérieure du pavillon, aménagé en dômes plongés dans l’obscurité, ainsi que le design des fauteuils pivotants renforcent cette sensation de réclusion à 360 degrés. Le tout recrée une dramaturgie qui met en scène l’errance d’un peuple autant que l’aliénation technologique, tout en faisant appel à notre capacité d’empathie face à ce drame joué, en acteurs amateurs et masqués, par ses propres protagonistes.
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Pavillon grec : Sophocle 2.0
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°755 du 1 juin 2022, avec le titre suivant : Pavillon grec : Sophocle 2.0