Paul McCarthy est sans doute l’un des artistes les plus atypiques du milieu de l’art américain. Bien que sa pratique ait débuté dans les années 70 et qu’il soit aujourd’hui considéré comme le père spirituel de toute une génération d’artistes issue de Los Angeles, il n’avait jamais jusqu’à ce jour bénéficié d’une véritable rétrospective. Il faut avouer que la violence de ses œuvres, sa capacité à démonter et briser les tabous les plus profondément ancrés dans l’inconscient américain, restent encore difficilement supportables pour un public habitué au politiquement correct. Déjà, dans les années 70, il développe une pratique sans concession faite d’installations et de performances. Au cœur de son processus de déconstruction, il place son corps. Celui-ci devient soudain un support d’informations, dénonçant les effets des médias et de la consommation de masse sur l’inconscient des individus. Jusqu’en 1982, McCarthy produit de nombreuses performances qui systématiquement s’inscrivent dans un contexte spatial particulier : celui de la galerie, du musée ou de la rue. Durant les années 80, il commence soudain à mêler des références historiques aux lieux communs de la culture Pop. Ce n’est pourtant qu’en 1992, avec une exposition au MoCA, qu’il accède à la notoriété. Il transfère alors l’énergie de ses performances dans des vidéos et des installations où la violence permet de rendre parfaitement explicite l’importance des traumatismes psychiques subis par chaque Américain lors de son enfance, puis dans sa vie adulte. Chacune de ses pièces démontre combien la prospérité américaine, sa réussite et son succès, reposent sur de nombreuses ambiguïtés qui ont pour nom sexe, inceste, infanticide, violence conjugale, mensonges.
LOS ANGELES, MoCA, jusqu’au 21 janvier.
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Paul McCarthy,l’enfant terrible
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°522 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : Paul McCarthy,l’enfant terrible