Le patrimoine religieux est un des rares à échapper à la banalisation de l’art contemporain, notamment à cause des réticences des affectataires de ces lieux, souvent consacrés.
« Il faut sans cesse entretenir le dialogue entre les artistes, les curés et les municipalités », explique Bernard Delhaye, président de « L’art dans les chapelles ». Pour lever les résistances, les artistes font l’objet d’une sélection drastique « afin d’éviter les sujets inappropriés, et de ne retenir que des interventions qui présentent un vrai lien plastique ou thématique avec le site », souligne Karim Ghaddab, codirecteur artistique de la manifestation. Deux réalisations incarnent parfaitement ce dialogue : celle de Virginie Barré qui a installé, dans la chapelle de la Trinité à Bieuzy, une étrange créature, en écho aux monstres bibliques sculptés sur les sablières du monument. Et celle de Sylvie Ruaulx qui a imaginé, pour Notre-Dame-du-Moustoir, de beaux claustras, réalisés à partir de chutes industrielles, qui réinterprètent l’idée du chancel.
Depuis 2012, « In situ, patrimoine et art contemporain » s’essaie également à cet exercice de style dans des sites exceptionnels du Languedoc-Roussillon. Hormis la création très réussie de Claude Lévêque à Saint-Guilhem-le-Désert, une relecture conceptuelle de l’éclipse de l’Apocalypse, ou celle d’Ange Leccia à l’abbaye de Marcevole, les autres propositions se révèlent malheureusement peu probantes. Si certaines sont anecdotiques, d’autres desservent même franchement la beauté du lieu ; à l’image de l’installation sonore de Bernard Pourrière au prieuré de Serrabone. Ses bruits d’oiseaux bien peu à propos et son dispositif guère intéressant – une série de micros surmontés de cages à oiseaux – empêchent d’apprécier ce joyau de l’art roman.
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Patrimoine religieux et art contemporain, une délicate union
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°660 du 1 septembre 2013, avec le titre suivant : Patrimoine religieux et art contemporain, une délicate union