Objets en plastique ou en verre, reflets métalliques des carrosseries de voitures, objets sanitaires révélant la vanité des choses saisie dans les supermarchés, les métros, les casinos…
Le plasticien Patrick Weidmann montre un ensemble de photographies percutantes dévoilant l’effondrement de l’univers de pacotille et d’apparences dans lequel nous évoluons. Il y a quelque chose du Roland Barthes des Mythologies qui est à l’œuvre dans le travail d’assemblage et d’hybridation de Weidmann, transformant la scénographie, supposée glamour, de la perfection consumériste en un joyeux mais aussi brutal bazar de tôles froissées, de miroirs brisés, de poupées sous blister… L’objet industriel, sorti de son contexte, fait sens différemment.
Sa violence socioculturelle, reposant sur des rapports de désir, de connivence, de culpabilité ou de perversion, est ici démasquée. Le fragment ramène l’objet photographié à une sorte de candidat déclassé dans le concours des marchandises : un jacuzzi se transforme en un instrument de torture et les mannequins des galeries marchandes deviennent des poupées mortes ; à la jouissance elles substituent un parfum mortifère. « En réalité, précise l’artiste, les promesses de bonheur se retrouvent être en définitive des vecteurs de mort programmée. » Cette exposition, entre art et sociologie, est réussie car elle nous invite à faire un pas de côté pour mieux débusquer les lièvres d’une société consumériste totalitaire cherchant à imposer son fétichisme de l’objet, sa saturation d’images formatées ainsi que ses plaisirs préétablis.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Patrick Weidmann, l’empire des signes
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Maison d’art Bernard Anthonioz, 16, rue Charles-VII, Nogent-sur-Marne (94), maba.fnagp.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°665 du 1 février 2014, avec le titre suivant : Patrick Weidmann, l’empire des signes