L’espace d’exposition ressemble à une serre géante. Dès la première salle, le visiteur est plongé dans une ambiance surprenante, au beau milieu d’une jungle tropicale.
Comme dans une grotte, une partie du plafond est recouverte de plantes qui poussent du haut vers le bas. Aux murs, des photographies grand format de feuilles, de fleurs et de racines détaillent la complexité de leur structure. Au total, six installations jalonnent le parcours du visiteur, rendant hommage à l’ingéniosité et à la beauté des plantes tropicales qui se développent dans des milieux extrêmes.
Dans la « vallée des hautes et basses énergies », deux espaces parfaitement identiques sont soumis à des conditions lumineuses différentes. On constate comment l’éclairage provoque une diminution des espèces végétales et une augmentation des plantes « lianescentes » à croissance rapide, qui étouffent les autres.
À l’étage, des « flûtes » recréent en circuit fermé un milieu comparable aux ruisseaux à courant vif des zones tropicales, où la force du courant de l’eau impose aux plantes qui y vivent des contraintes mécaniques. Dans une autre salle, c’est une visite de la baie d’Along qui est proposée, avec la reconstitution, au milieu de brumes artificielles, de rochers calcaires sur lesquels poussent des plantes endémiques des zones restreintes.
Enfin, spectaculaires, des bégonias de Malaisie placés dans des bulles suspendues dévoilent leur iridescence bleue, un phénomène réservé à un nombre très limité d’espèces.
Dans ce laboratoire de la biodiversité, plus de deux mille plantes de cent espèces différentes ont été replantées et mises en scène par le botaniste et chercheur du CNRS Patrick Blanc, avec l’aide du scénographe Alexis Tricoire.
Inventeur du « mur végétal », que l’on trouve par exemple au musée du Quai Branly (lire L’œil n° 582), Patrick Blanc se passionne depuis une trentaine d’années pour la flore des sous-bois tropicaux, et étudie les stratégies des plantes pour se développer dans les milieux à faibles ressources. « J’ai voulu montrer que, plus les plantes manquent d’énergie, plus elles font preuve d’innovation pour survivre et se développer. L’énergie est source de compétition et de croissance. On devrait prendre exemple sur la nature, apprendre à vivre avec moins d’énergie. » Un message bien dans l’actualité et patronné par la fondation EDF.
« Patrick Blanc, Folies végétales », espace EDF Electra, 6, rue Récamier, Paris VIIe, tél. 01 53 63 23 45, jusqu’au 4 mars 2007.
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Patrick Blanc, Ode au règne végétal
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°588 du 1 février 2007, avec le titre suivant : Patrick Blanc, Ode au règne végétal