Strasbourg (67), Chalon-sur-Saône (71)

Patrick Bailly-Maître… En Grand !

Musée d’art moderne et contemporain, jusqu’au 19 octobre 2014 Musée Nicéphore Niépce, jusqu’au 21 septembre 2014

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 22 août 2014 - 308 mots

« Découvrir la photographie m’a donné le sentiment d’entrer dans un couloir jalonné d’une centaine de portes à ouvrir, et j’y suis encore ! », confie Patrick Bailly-Maître-Grand dans l’entretien récent accordé pour la réalisation du catalogue de la rétrospective que lui consacrent, suite à d’importantes donations, le Musée Nicéphore Niépce et le Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS).

Aller de l’une à l’autre donne la mesure de cette appétence pour l’exploration. En premier lieu celle liée aux différents procédés anciens (daguerréotype, chronophotographie, etc.) et aux techniques complexes que ce physicien de formation, passé par la peinture avant de choisir la voie de la photographie, ne cesse de mener depuis son installation à Strasbourg en 1980. Ce voyage dans l’œuvre en deux lieux, et quasiment sans redondances de pièces, permet d’en prendre la mesure tout en ouvrant à une lecture complète de ses obsessions. Le goût pour les procédés anciens et pour leur réinterprétation est en effet indissociable « du désir (éthéré) d’image initiale qui détermine ensuite les outils nécessaires à sa réalisation concrète », rappelle-t-il. Les détournements et les dualités sont multiples chez Patrick Bailly-Maître-Grand, que le sujet soit insecte, squelette, objet, poupée, visage, mur, demeure ou monument. Les références et les réflexions inhérentes à l’histoire de la photographie, et aux maîtres que sont à ses yeux Marey et Sudek, ou aux écrits (de Copernic ou Céline à Brel ou Trenet) sont introspectives. Dans son univers empreint de fantastique et de métaphores, la mort, la mémoire, la violence, l’absence, le manque, la trace sont des thèmes, des motifs récurrents. Et « l’ambivalence de la narration photographique, entre un raffinement technique extrême et une iconographie très brute, pulsionnelle même, particulièrement puissante », pour reprendre Héloise Conésa, conservatrice au MAMCS et commissaire, avec l’artiste, de la rétrospective de Strasbourg, bien plus vaste que celle du Musée Niépce.

« Patrick Bailly-Maître-Grand. Colles et chimères »

Musée d’Art moderne et contemporain, 1, place Hans-Jean-Arp, Strasbourg (67), www.musees.strasbourg.eu
Musée Nicéphore Niépce, 28, quai des Messageries, Chalon-sur-Saône (71),
www.museeniepce.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : Patrick Bailly-Maître… En Grand !

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