Les dieux celtes et gaulois bénéficient depuis quelques années d’une actualité archéologique brûlante. En 1996, au pied du tumulus de Glauberg – dans la Hesse – les archéologues mettaient au jour un étrange guerrier de grès d’une hauteur de 1,86 m, doté d’une impressionnante coiffe « en oreilles de Mickey » – remarquablement analogue à celle de l’Hermès de Roquepertuse découvert près de Marseille. L’année suivante c’est une imposante idôle en bois sculpté qui surgissait en plein cœur d’une Zac à Bobigny. On se souvient aussi des étonnantes découvertes menées en 1986 par Gérard Coulon à Argentomagus (Saint-Marcel, Indre) : deux divinités de pierre réunies autour d’une table finement moulurée dans la cave d’un habitat privé. N’en déplaise à César, qui dans sa Guerre des Gaules assimile les divinités gauloises aux catégories religieuses romaines, les recherches récentes témoignent de la variété et de la spécificité du panthéon des Celtes et des Gaulois. Et si « le dieu qu’ils honorent le plus est Mercure », la célèbre effigie du dieu des commerçants retrouvée à Lezoux (Puy-de-Dôme) – un sexagénaire barbu, revêtu du cucullus gaulois – est bien éloignée de son gracile homologue romain. Après la défaite d’Alésia, l’autorité romaine fera preuve d’une remarquable tolérance vis à vis des rites et cultes gaulois, se contentant de supprimer les druides dont elle redoute l’influence politique.
La religion gallo-romaine est ainsi le domaine où s’illustre le mieux le syncrétisme entre les civilisations gauloise et romaine. En témoigne le Pilier des Nautes – découvert sous le chœur de Notre-Dame de Paris en 1710 – où Vénus, Mars et Mercure côtoient des divinités aux consonances plus locales : Cernunos, Rosmerta et Esus. L’exposition, organisée à l’initiative du Musée archéologique de Dijon, réunit une centaine de statuettes, d’autels, d’ex-voto de « nos ancêtres les Gaulois », élucidant le « par Toutatis » d’Astérix en un aimable pied de nez à César.
SAINT-GERMAIN-EN-LAYE, Musée des Antiquités nationales, 8 avril-28 juin, cat. éd. RMN, 150 p., 150 F.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°505 du 1 avril 1999, avec le titre suivant : « par Toutatis ! »