« Par les vents et les nuages, le Ciel enlace le Paysage. Par les fleuves et les rochers, la Terre anime le Paysage », écrivait le peintre Shih Tao au XVIIe siècle. Pour les Chinois, le paysage doit exprimer sans réalisme l’union de la montagne et de l’eau, des principes yin (féminin) et yang (masculin). Les quelque 50 peintures exposées au Musée Cernuschi incitent à suivre les œuvres nées de ces théories durant les dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1911). Bien que tardive, la période est riche en chefs-d’œuvre, voie royale qui exploite les acquis de la tradition pour aboutir à une modernité subtile et souvent admirable. Certains visiteurs préfèreront les paysages les plus anciens que l’œil découvre en grimpant jusqu’aux cîmes émergeant des brumes, ou encore l’immensité des eaux ponctuée d’une minuscule barque. Pourtant, passant de la pure poésie à l’anecdote, d’autres s’enthousiasmeront pour les scènes qui se succèdent sur le rouleau de Wang Hui. L’empereur Kangxi, contemporain de Louis XIV, l’avait chargé de peindre 12 rouleaux pour immortaliser la tournée d’inspection de 70 jours qu’il fit dans le sud en 1689. Le XIXe siècle, tout en poursuivant la tradition, aborde des domaines nouveaux grâce à la couleur. La transparence de discrètes touches d’aquarelle fait vibrer les pétales des fleurs, mais comment ne pas apprécier aussi le mystère irradié par les 8 panneaux de Fleurs et Plantes à l’encre d’or sur un fond indigo de Lu Hui ?
PARIS, Musée Cernuschi, jusqu’au 30 décembre, cat. coéd. Paris-Musées/Findalky, 192 p., 245 F.
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Par les vents et les nuages
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Par les vents et les nuages