Genève (Suisse)

Panoramas, quand Genève se place au centre du monde

Musée Rath Jusqu’au 27 septembre 2015

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 24 juin 2015 - 298 mots

Les meilleures expositions naissent parfois d’un petit rien. Ici, une réplique du film OSS 117, lorsque l’acteur Jean Dujardin, face à l’immensité du Canal de Suez, s’exclame : « J’aime les panoramas. »

Le visiteur est accueilli par l’extrait du film comique en question, et c’est donc de bonne humeur qu’il aborde cette exposition aussi ludique que savante. Proposée en partenariat par le Musée d’art et d’histoire de Genève et le MuCEM de Marseille – qui accueillera l’exposition du 4 novembre au 29 février prochain –, l’accrochage revient sur l’une des plus  fécondes aventures visuelles de l’époque moderne qu’il soit, celle de la vision panoramique, objet de toutes les convoitises depuis qu’elle permet à l’homme de « s’approprier le monde ». Pour ce faire, rien de tel qu’une expérience physique comme In the Air, vue à 360° de la skyline new-yorkaise filmée à toutes les heures du jour par T.J. Wilcox en 2013. Projeté sur un écran annulaire, le dispositif renoue avec celui des premiers Panoramas du XIXe siècle qui accueillaient, sous une rotonde, les foules de citadins en quête d’émotions fortes. Illusionnistes, les Panoramas transportaient le spectateur sur les toits de Londres et de Paris, ou encore sur les champs de batailles illustres. Le phénomène des Panoramas ne se cantonne pas à rester l’attraction phare des Expositions universelles jusqu’en 1900. Le mot finit même par désigner la plus vaste étendue d’un paysage connu ou inconnu à l’image des clichés de la NASA. L’exposition montre une très grande variété de représentations panoramiques (dessins, tableaux, photos, maquettes, etc.), illustrant la diversité des enjeux dont elles sont les instruments, qu’ils soient économiques, politiques, militaires, scientifiques ou artistiques. Une multiplicité de points de vue superbement orchestrés par une scénographie inventive et quantité de paysages inoubliables, sans savoir toujours s’ils nous dominent ou si nous les dominons.

« J’aime les Panoramas, S’approprier le monde »

Musée Rath, place Neuve, Genève (Suisse), www.mah-geneve.ch

Légende Photo :
David Hockney, A Closer Grand Canyon, 1998, œuvre en 4 parties, Louisiana Museum of Modern Art, Humblebaek. © David Hockney, 2015

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°681 du 1 juillet 2015, avec le titre suivant : Panoramas, quand Genève se place au centre du monde

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