Le palais des expositions de Bonn offre une occasion sans précédent d’admirer des chefs-d’œuvre sortis des réserves du Musée d’État de Saint-Pétersbourg : depuis les icônes de Novgorod, peintes au début du XVe siècle, jusqu’à l’art soviétique des années trente. L’exposition coïncide avec la présentation, au Musée de l’Ermitage, du butin de guerre saisi par les Soviétiques en Allemagne.
BONN - Bien que le propos de l’exposition soit de présenter une histoire générale de l’art et de la culture russes, les organisateurs ont mis l’accent sur les chefs-d’œuvre des maîtres anciens, sur l’influence occidentale dans la peinture des années 1750-1820 ainsi que sur le Constructivisme et le Futurisme. Ces périodes et ces courants sont largement représentés, et la sélection comprend chaque fois des œuvres remarquables.
Toutefois, la décision de compléter ces choix par des exemples d’art soviétique, sans les accompagner du moindre commentaire et sans mettre en regard des créations d’artistes dissidents ou de représentants de tendances contemporaines, paraît moins heureuse.
Il est possible que la sélection n’ait pas été opérée avec la liberté d’esprit tant vantée lors de la conférence de presse initiale, où les porte-parole ont repoussé avec la dernière énergie l’idée que l’organisation de l’exposition ait pu être soumise à une influence politique. Si les Russes semblent encore manquer de recul vis-à-vis de l’histoire récente, il est curieux que de telles décisions aient été entérinées par les responsables allemands.
Ce même enthousiasme, quasi missionnaire, envers l’art russe anime sans doute Peter Ludwig, milliardaire du chocolat et grand collectionneur, qui a remis au Musée d’État de Saint-Pétersbourg la seconde partie de la collection dont il lui fait don. Soixante-dix œuvres contemporaines, d’artistes américains et européens, ont rejoint la première partie de la donation qui avait été envoyée en Russie au mois de mars.
"Chefs-d’œuvre du Musée d’État de Saint-Pétersbourg", Kunst und Ausstellunghalle, Bonn, jusqu’au 13 août.
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Panorama de l’art russe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°15 du 1 juin 1995, avec le titre suivant : Panorama de l’art russe